La fête à la maison (Part 2)
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La semaine dernière, nous vous partagions nos découvertes musicales du Festival « Je reste à la maison » dans notre article « La fête à la maison (part 1). Voici la 2éme partie de notre live report qui est tout aussi riche en pépites musicales. Ça a été pour nous un moment de régal de voir tous ces concerts.
J4 : Apéro, copains et pépites
Bordelais autodidacte de 25 ans, à la fois beatmaker et rappeur, il a déjà fait la première partie de MHD ou encore de Kalash en 2016. Très sensible à la cause humanitaire africaine il crée l’asso Butterfly King de défenses et droits des enfants du tiers-monde et plus particulièrement du Congo. Chapeau. Influencé par le rap comme les Nujabes, Oddisee, Kendrick Lamar ou encore J.Cole. Il sort Energy en 2018, 1er album de 10 tracks sur l’excellentissime label Banzaï lab. Très vite remarqué par la scène locale (dans la pépinière d’artistes de la Smac Krakaota où sont passés notamment Th. Da freak, Equipe de Foot ou encore Dampa), il sort Run it season 1 en mars 2019 puis dans la foulée Run it season 2 en décembre.
Aujourd’hui, il a opté pour un look en jog gris. On se sent tout de suite moins seul avec ses claquettes chaussettes. Dans un accent us parfaitement maitrisé il balance son titre Run it. On a même une petite exclue Do not disturb qui figurera sur son prochain Ep prévu pour ce mois-ci. Il s’empare des codes du hip hop avec une facilité déconcertante. Il réussit à y en enlever la lourdeur que les grosses prods peuvent ajouter parfois (The French do it better, les gars). Clairement dans notre Must See List!
Les copains appellent pour un apéro visio improvisé. C’est l’occase d’écouter le set de You Man et de danser tous ensemble. Giac et Tepat se sont rencontrés au lycée et ont décidé de laisser leurs guitares rock pour créer leur duo électro en 2013 avec l’Ep Restless à la clé.
Si ces deux-là se démarquent de la multitude de projets qu’on peut entendre c’est qu’ils sont toujours là où on ne les attend pas. Tantôt disco house, électro cosmique et futuriste teintée de boucles dark, toutes les conditions sont réunies pour vous faire bouger sur les dancefloors.
En 2014 ils invitent Antoine Pesle pour leur titre Indian Summer. Une pépite sombre et lancinante qu’on verrait bien jouer au Panorama bar berlinois.
You man ne manque pas d’idées pour faire plaisir à son public : chaque sortie de projet est accompagnée d’un jeu
- Dessiner des lettres dans les étoiles pour When we fall
- une chasse aux vinyles pour la sortie de leur 1er Album Spectrum of love en 2016…
Si c’est gagné le titre est à vous ! Une belle manière de concevoir la promo autrement mais surtout un moment de plaisir et de partage dans la découverte de leur musique.
2019, ils reviennent avec un Ep Tutti va bene. Abandonare c’est la rencontre d’une vague froide, de claps d’une dance des années 90, de sirènes hurlantes et de lyrics en italien des plus gutturaux.
Les rochelais ne sont pas à leur coup d’essai : sélection au Chantier des Francos, aux Inouïs du Printemps de Bourges, finaliste du prix Chorus Festival et lauréat du Prix Société Ricard Live Music en 2019. (Beau cv!)
Le festival a glissé une musique « d’attente » entre les lives avec un compte à rebours. Et c’est justement une boucle créée par Dampa. On a appris ça par hasard dans les commentaires facebook, et c’est loin d’être représentatif de leur musique.
Entourés de synthés, c’est la deuxième fois de la semaine qu’ils jouent au cas où on les avait ratés et c’est pas pour nous déplaire ! Leur projet : une techno énergique qui vous envoie sur orbite !
Dampa n’a pas attendu la sortie de leur premier Ep en 2019 Color-Blind pour nous faire danser. Au chant, Angeline joue sur plusieurs tableaux : sensuelle et douce, puissante et déterminée sur des lyrics incisifs. Aux claviers Victor, pour une techno primitive, habitée et brûlante. On surfe sur la vague du hip hop et d’une électro obscure sans jamais pouvoir les étiqueter pour autant. Ça peut nous rappeler Gesaffelstein par moment, mais aussi les mélodies de Rone et le hip hop de Deluxe.
J5 : Se remettre du hangover
Chanteuse d’une trentaine d’année, originaire de l’Oise, elle étudie le violon, l’accordéon et le théâtre. Elle rencontre le claviériste de Phoenix et le réalisateur Jack Lahana (Brigitte Fontaine, La fiancée..). Ils sortent son premier album avec le titre la vie à deux qu’elle avait écrit avec sa tante pour le plaisir.
En 2017 elle monte le projet musical Garçons avec Cléa Vincent et Carmen Maria Vega. Le trio chante le répertoire masculin des 30 glorieuses (45-75), des chansons d’amour d’homme pour les femmes.
Pour le festival, elle interprète paupières closes au yukulélé, mais aussi il ne faut pas au pianette et SOS à l’accordéon. Sa petite voix douce et ses accompagnements nous donnent tout simplement des frissons.
C’est l’heure de manger, on continue le live et on a bien fait !
Le franco-libanais faisait partie d’un groupe punk rock très engagé (Cry of the Fly) pendant ses études jusque dans les années 90. Il quitte cet univers rebelle pour explorer différents styles comme le reggae, la soul, le blues et le hip hop. Pour son premier album Dubadelik, l’organiste invite Joey Starr sur le titre Finger in the nose, entre reggae et hip hop. Parallèlement il compose des musique de films (Comme elle respire en 97 ; Après vous en 2003 ; Hors de prix en 2006) et continue à sortir des albums ( Une envie de chien en 2000 ; Sur le bout de la langue en 2004 ; La chose en 2010 ; A bang en 2011 et Bazbaz café en 2016). Le Bonheur fantôme en 2007 enregistré à Kingston l’engage dans une grande tournée internationale.
Bazbaz nous apaise avec son piano, sa voix suave et Sur le bout de la langue. Ça donne envie de passer direct au dessert ! Cette chanson a déjà plus de 15 ans mais donne toujours autant d’émotion.
Il joue aujourd’hui Y’a plus de saisons sorti en 2019 extrait de son album Manu Militari. Avec des paroles qui collent à notre situation actuelle : « Mais je rêve ou y’a personne, pourtant j’aurais juré, qu’avant la fin de l’automne, nous serions deux à dîner…». Un reggae mélancolique porté par des notes électro pour chanter le poids de la solitude avec ironie.
Romain Muller c’est la rencontre de Flavien berger et Sébastien Tellier sur des textes de Laurent Voulzy. Il est cette année dans le top 100 des artistes de la Société Ricard Music Live et arrive à sortir son épingle du jeu très aisément. Originaire de Metz, son premier Ep Bain de minuit est sorti tout récemment, le 19 mars.
Il commence par le titre En attendant qu’on retrouve sur la compil Confiné-e records (jour 16), sur lequel sa compagne Mélodie Boubel prête sa voix. Des nappes de synthés, des ritournelles envoutantes, il enchaine avec La flemme, gloire à la procrastination ! Une pop fraiche et très dansante.
Le titre qu’on a préféré est Réverbère, une histoire poétique qui parle à tous, quand on rentre après une soirée arrosée, flânant dans les rues, allant se coucher tout habiller… Une voix d’une grande sensibilité et des textes intimes pour nous faire vivre ses nuits d’ivresses.
J6 : Le jour bénit du groove
On a flashé sur ce groupe dès les premières notes. C’est la rencontre du franco-américain Aurélien Amzallag (guitare, batterie, chant) et des frères jumeaux de nationalités américaine/espagnole Aaron Lopez-Barrantes (guitare, chant) et Samuél Lopez-Barrantes (clavier, harmonica, chant). Une passion commune pour la folk, la soul et le rock des 70’s les amène à faire de jolies reprises des Beatles ou Bill Withers dans les bars de la capitale. Slim & the beast est né et c’est aussi le titre du premier roman éponyme d’Aaron sur l’amitié. On ressent la puissance de la folk de Crosby, Stills & Nash ou le côté rock électro de Phoenix.
Ils se sont notamment entourés des producteurs de Breakbot ou encore de Gush pour leur premier Ep Slim & the beast d’octobre 2019. Ils étaient censés faire la tournée en première partie de Caravane Palace jusqu’au 3 avril, mais on est sûrs que ce n’est que partie remise !
Pasadena, dont le clip est sorti il y a peu, est un morceau très groovy qui vous mettra du baume au cœur.
Cette suédoise, présentée comme la « petite sœur » de Norah Jones ou Lisa Ekdahl, joue du au piano et à la guitare depuis le milieu des années 2000. Elle produit 5 albums dont A fraction of you en 2006; Tributaries en 2008; Sweep me away en 2010. Son quatrième album Off to dance, sort en mars 2013, réalisé par Rob Ellis (PJ Harvey, Marianne Faithfull) et elle invite Ben Christophers (Bat For Lashes) ou encore Adrian Utley de Portishead.
En 2015 elle signe la B.O du documentaire Demain de Mélanie Laurent et Cyril Dion. C’est un road movie donnant des exemples de réponses concrètes face aux problèmes environnementaux et sociétaux du début du XXIème siècle. La pianiste autodidacte qui compose à l’oreille nous apaise avec The World to come, chanson grave et puissante que le ton de sa voix adoucie. Une pop amusante pour Tomorrow accompagnée de trompettes et chœurs, faisant presque oublier l’urgence du sujet évoqué.
Le lead vocal Pacal Danaë faisait partie du groupe Rivère Noire jusqu’en 2018. Oscillant entre folk mandingue et musique brésilienne populaire, grand gagnant de l’album de musique du monde aux Victoires de la musique en 2015. Cette même année, Pascal forme Delgrès en hommage à Louis Delgrès. Colonel de Basse-Terre, chef de la Résistance contre Napoléon et connu pour sa proclamation anti-esclavagiste du 10 mai 1802, se donnant la mort plutôt que de se soumettre.
Avec la dream team du Sac à son on avait eu la chance de les voir au This is not a love song l’année dernière. Avec ses 2 comparses ils prennent le temps de définir et laisser échapper leur premier album Mo Jodi en 2018, un blues antillais, une musique défiant toutes les lois pour un whisky arrangé. Quand les guitares et batteries croisent le soubassophone et le tuba, tout prend des airs de fête dans le bayou
J7 : La tendresse du dernier jour
Après des études d’ingé-son à l’école Louis Lumière, il se lance dans son projet musical. Avec un premier Ep en 2015 Deux mille dix sur le label Pains surprise records (Salut c’est cool, Miel de montagne…) dont il est le cofondateur.
Début 2019, il revient avec l’Ep Je vous embrasse, mélange de dream pop psyché et d’électro dont trois remixes signés Moodoïd, Johan Papaconstantino et Superpoze. Un été sans amour est le reflet d’une nostalgie, d’amour de vacances fini aussi vite qu’il a commencé. Cette mélancolie est soulignée par le violoncelle (instrument qu’il maitrise tout comme le piano et la guitare) et une voix aiguë emplie de sensibilité.
Aujourd’hui il nous invite dans le salon de son Grand-père dans les Vosges. Il nous fait quelques petites reprises qu’il affectionne : Mr. Lonely de Bobby Vinton et Aline de Christophe. Notre Petit prince s’amuse à nous faire un blindtest pour faire gagner son prochain album Les beaux matins qui sortira en septembre. Coup de cœur pour Tendresse sur canapé qui parle du bonheur d’être chez soi (les paroles peuvent nous donner des idées). Une musique sucrée et décomplexée pour tuer le vague à l’âme.
Les journées sont longues, on ne court plus après le temps. C’est le dernier jour de festival et bien que virtuel on sent quand même la nostalgie à la porte. Merci à Victor Solf de nous accompagner dans ce moment et de nous ramener sur terre pour cette leçon de poésie.
Il était un des deux membres du groupe HER qu’il fonde en 2015 avec son copain de lycée Simon Carpentier. C’est en solo que se poursuit son projet dorénavant. Il vient de sortir un Ep Aftermath (séquelles) en janvier avec 4 pépites soul au piano-voix. Pour la couv de l’ep, Victor fait appel à Rægular qui a notamment réalisé celle de Nekfeu (Cyborg) ou encore Alpha Wann (Alph Lauren vol. I & II.).
Son plus beau sourire face cam, il nous donne l’exclusivité aujourd’hui sur Side by side qu’il est en train de terminer. On pense tout de suite à un artiste comme James Blake ou le côté mélancolique de Son Lux.
Il interprète Salt of the earth dont le clip devait se tourner à Ouarzazate ce mois dernier. Du coup il propose même de pouvoir faire le clip très prochainement avec la complicité de son public. Affaire à suivre donc…
Bien qu »ils soient 4 normalement mais rien qu’un seul aujourd’hui nous a donné l’envie d’en voir et savoir plus ! Ce groupe parisien existe depuis 2015. Ils ont été sélectionnés aux Inouïs du Printemps de Bourges, au Chorus Festival. Invité par Mama festival en 2016 et présentent leur premier Ep Bâton rouge, en référence à l’univers musical de la Nouvelle Orléans. Ils s’inspirent de Nick Cave, Pj Harvey ou encore de Nirvana. Chaque membre du groupe apporte ses propres influences. Vincent Ehrhart Devay, chanteur de Palatine est aussi dessinateur réalise notamment le clip Bâton rouge.
L’album Grand Paon de nuit en 2018 sort sur le label Yotanka records (Muthoni Drummer Queen, Zenzile, Von pariah). Avec Golden Trickets, la voix douce et sensible de Vincent à la Timber Timbre se mêle aux doux arrangements rock & folks.
Le mot de la fin
Liste complète des professionnels impliqués dans de ce beau festival sans qui rien n’aurait été possible : https://www.festivaljerestealamaison.com/#
Texte : Roxane Putontheredlight Photo de couverture : Aina
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