Moloch/Monolyth, rock épique/folk intimiste
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Temps de lecture : 3 min
Coup de cœur, coup de foudre pour un album. On adore ça ! Et c’est le cas avec How Strange It Is To Miss You When You’re Right Here Next To Me, de Moloch/Monolyth sorti le 26 avril dernier sur le label À Tant Rêver Du Roi. Label qu’on suit de près au Sac à Son : Dewaere, Clavicule, La Jungle, Purrs, Chester Remington… La liste des artistes qu’on a chroniqués et/ou playlistés s’allonge.
Mais revenons à Moloch/Monolyth.
Genèse
Michaël Martin, chanteur et guitariste, a créé Moloch/Monolyth en 2011. L’histoire commence par l’envie d’exprimer des choses peut-être plus personnelles que dans ses autres projets (comme le duo pop noise Equipe de Foot). Cela passe par des compos intimistes, aux influences folk (Elliott Smith et Sufjan Stevens). Très vite, il propose à des amis de rejoindre l’aventure : Ita au chant, Tony à la guitare, Thibaut à la batterie et Mathieu aux claviers. En 2016, le groupe est lauréat du Tremplin des 2 Rives de la Rock School Barbey à Bordeaux.
Le projet a évolué vers un pop rock indie, sans renier le folk originel. Leurs influences communes comprennent le rock des années 90-2000 : Pixies, Nirvana, Eels, et côté français Noir Désir, évident pour des Bordelais. Ils sont amoureux de cette ville et de sa scène musicale très active et créative. Pas de concurrence, plutôt de l’entraide et de l’émulation.
Un premier album prometteur voit le jour en 2019 : Naive Stories. Les ingrédients étaient déjà là et il aura fallu attendre 5 ans pour découvrir une suite. Mais quelle suite !
How Strange It Is To Miss You When You’re Right Here Next To Me
Le line up a évolué. Ita est passée à la batterie. Alex Cabanac (comparse de Michaël dans Equipe de Foot) est arrivé derrière les claviers.
Dès la première écoute, c’est l’évidence. Certains titres font mouche immédiatement. Les compos montrent un sens aigu de la mélodie. On est happé par les envolées lyriques à la Arcade Fire, apportées par du chant à l’unisson, des chœurs épiques, des sons de cordes ou les guitares elles-mêmes.
Parfait exemple : le 2e titre « Suns ».
On est emporté par la puissance émotionnelle qui se dégage grâce à une parfaite maîtrise des contrastes. Par exemple « Suns » vient après le premier titre « Even better know », tout en montée minimaliste et lancinante. Et dans « I can’t be yours », chanson imparable, c’est les montagnes russes entre la rythmique appuyée, les chœurs entraînants et cette fin douce et mélancolique où les voix de Michael et Ita se mêlent. Ces harmonies vocales et ces polyphonies sont un des éléments caractéristiques de l’identité du groupe. La preuve :
On retrouve tout ça sur le plus pop « Spy » ou comment chanter des états d’âmes plutôt anxieux, de la façon la plus lumineuse et entraînante qui soit.
Des chansons qui nous emportent, des tubes en puissance, il y en a d’autres comme « Clothes, Shoes, Wigs, Make-Up, Nice Black Ties » et « There’s Nothing After ». Pourtant dans celle-ci, c’est le thème de la mort et de l’absence, qui est abordé. Le groupe nous embarque en musique dans ses paradoxes qui sont aussi les nôtres : trouver la force de traverser des épreuves, continuer à chercher le bonheur.
Le titre « I Will Leave You All At Once » qui clôt l’album est aussi dans cet état d’esprit. Un côté sombre souligné par l’envolée de guitare plus noisy mais en même temps un élan énergique irrépressible en guise d’exutoire salvateur pour nos peurs.
Dans un autre registre : « How Strange It Is To Miss You When You’re Right Here Next To Me » qui donne son titre à l’album est une magnifique et touchante ballade chantée par Ita. Ça nous a rappelé la collab Sparklehorse –Danger Mouse, mélange réussi de folk, de pop, de sonorités electro. Et au petit jeu des références persos : la voix de Michaël voire le style musical peuvent évoquer James Mercer (The Shins), qui lui aussi d’ailleurs a collaboré avec Danger Mouse ; et H-Burns côté français.
« The best life » est un autre titre à l’ambiance folk (guitare acoustique) mais très up tempo. Encore ce jeu poussé des contrastes entre légèreté et anxiété.
Au final sans faire attention, on s’est quasiment fait un track by track des 11 titres qui composent cet album. Bah oui tout est bon dans ce disque ! Alors on a hâte de découvrir le groupe sur scène, de partager cette intensité, cette émotion. Pour nous ça pourrait bien être le 31 août à Istres à la Guinguette Sonore. En effet Moloch/Monolyth est en tournée ce printemps et cet été. Pour ne rien rater de leurs dates de concert et de leur actualité : les liens FB, Insta, YouTube
Photo de couverture : Agnès Lortho
Jérome Pifunk
Chroniqueur : Sunday Morning, Playlists du lundi, et Le Sac à Samples ! Mon petit kif, vous préparer des thèmes pour les Soundclashs sur notre page Facebook tous les mercredis à 11h !
Co-animateur radio sur Raje (et j’adore faire des conducteurs d’émission sur Excel !)