MARIKA HACKMAN: Big Sigh, album Magistral
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Temps de lecture : 3 min
Il pleut dehors. Pas envie de mettre une patte dehors. On se laisse aller à nos rêveries. Et s’il avait fait beau, peut-être qu’on serait allé à la mer et que là-bas on aurait marché sur le sable fin et chaud du printemps. Ensuite cette balade dominicale, nous aurait emmené en terrasse, on aurait commandé un demi et là, on serait tombé sur des potes qui se seraient installés avec nous. Et de fil en aiguille, la magie de l’instant opère, on aurait vécu un chouette moment. Mais retour à la réalité. On est dans le canapé entrain de chiller. Et concrètement, même si la vie nous proposait une multitude de choix, on n’aurait quand même choisi de rester chiller car on a oublié de mentionner une donnée importante de l’équation: hier, on a fait la fête jusque tard dans la nuit.
Ça change souvent notre approche du destin d’avoir picolé un peu trop la veille. Destin, qui m’a amené à mettre play sur le dernier album de Marika Hackman et qui m’a donné envie de vous la faire découvrir.
SENSIBILITÉ TOUCHANTE
Depuis qu’on a appuyé sur Play, tout nous semble plus doux, plus apaisé. Cinq ans après son dernier album, l’autrice-compositrice-interprète britannique Marika Hackman revient sur le devant de la scène. Entre folk et pop à l’ambiance sombre et lyrique, elle signe avec Big Sigh une certaine forme de retour aux sources avec des sonorités plus indie tout en continuant à explorer de nouveaux territoires sonores.
Notre premier sentiment à l’écoute de ces 10 chansons, c’est d’avoir été ému par la sensibilité qui se dégage de chaque titre.
The Ground est le 1er morceau de l’album. Le titre commence par un piano feutré. La voix rentre comme un susurrement, lointaine au début et de plus en plus présente au fur et à mesure. On dirait une comptine. Les cordes viennent illuminer la seconde partie de la chanson. L’orchestration de la fin est cinématographique. On est médusé par cette entrée en matière.
Pas le temps de se remettre de cette intro, que le deuxième titre s’enchaîne. No Caffeine est un titre plus indie-folk. On perçoit de suite le travail sur le son qui est extrêmement soigné. L’équilibre entre les instruments est précis et donne un rendu impeccable. La présence de cuivre apporte de la chaleur et de la rondeur à la chanson. C’est fluide et mélodieusement saisissant. Marika nous enivre avec sa facilité à façonner les harmonies.
Tout au long de Big Sigh, on découvre une Marika émouvante, mélancolique, parfois sombre. Sa sensibilité nous a bouleversé. Sa voix, nous a beaucoup fait penser à celle de Cat Power, notamment sur le titre Slime. Elle y révèle une authenticité et une fragilité attachantes. On a envie de la prendre dans nos bras et de la réconforter.
En lisant des interviews, on comprend mieux l’atmosphère et le titre de l’album : Big Sigh qui se traduit par Grand Soupir. Marika explique que Big Sigh est le fruit du confinement et de la pandémie. Sa création a été difficile, marquée par l’angoisse de l’inactivité pour une musicienne habituée à enregistrer et tourner depuis ses dix-neuf ans. Elle n’écrivait plus, ne composait plus, et a même perdu espoir un moment de raviver un jour ce brasier. On ressent sa détresse, son désarroi. Mais magie de la musique, elle exorcise tout ça avec Big Sigh.
Le disque se termine par The Yellow Mine, une ballade guitare/voix, en total contraste avec l’intro orchestrale. Ici, Marika se livre entièrement, sans artifices. Elle revient à ses origines, cette folk épurée.
Marika Hackman signe avec Big Sigh un retour touchant. Se livrant avec authenticité, elle réinvente son univers de façon magistral. Big Sigh nous a touché par sa sensibilité attendrissante. Pour la suivre, voici ses liens: Spotify/ Insta/ You Tube
Écrit par :
Aina dit l’aigleguerrier/ Rédacteur en chef- Chroniqueur : Ma vie est un Meltingpot de rencontres, d’univers différents. J’aime refaire le monde au comptoir des possibles, discuter philosophie jusqu’au crépuscule.