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Interview Clavicule

Interview Clavicule : Quand la noirceur des textes rencontre la puissance du rock sur Full of Joy

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Temps de lecture : 4 min

Comme Jérôme l’avait si bien évoqué dans sa playlist Les pendules à l’heure, en France on sait faire du lourd ! L’album Full Of Joy sorti tout récemment est un mélange de premier degré, de contrepieds puisqu’on parle de tout sauf d’être heureux ! Ils avaient déjà fait le taf avec leur précédent opus Garage is Dead en 2020, ode au garage californien qu’ils affectionnent particulièrement. Aujourd’hui on se rend compte que leurs styles s’affinent, et je parle bien au pluriel. Un Sick Sad World bien vénère, entre punk, postpunk, garage, grunge, métal même… un mélange qui ne les enferme pas dans une case, qui multiplie les possibilités et leur permet de se renouveler avec brio.

Interview Clavicule
Ian (basse) / Kamil (guitare) / Marius (chant / guitare) et Alexis (batterie) photo ©LauraParize

Pour les Sacassonneurs qui ne vous connaissent pas encore, c’est quoi le projet Clavicule ?

C’est un groupe qu’on a créé il y environ 4 ans. On est réuni sur un style plutôt garage à la base tel qu’on l’entendait dans les années 2010, influencé par The Oh Sees et autres. Mais c’est un projet qui a pas mal évolué. Toutes les influences se font ressentir : du surf rock, du grunge, du métal, du hardcore, du punk aussi. On a puisé dans ce qu’on aimait et aussi dans des choses qu’on a découvert ensuite. On a réussi à tuer le père, se dégageant de nos influences tout en y faisant référence.

Clavicule – Wilted Flowers – Album Full of Joy – 2023

Vous avez fait partie d’autres groupes avant ce projet ? Je sais que Marius tu es aussi batteur…

Marius : J’ai d’autres projets où je suis à la batterie, des projets plus indés. Crugnudu qui est un projet duo basse/batterie, mélange de mathrock, de métal, de punk aussi. Un projet sur Nantes aussi, Basic Partner, plus dans du postpunk / krautpunk où je suis bassiste. Et un projet solo aussi… Plus on fait de la musique mieux on se porte !

Kamil : Un projet pour moi qui en est encore au tout début, on a pas encore de nom, c’est en fondation.

Alexis : J’ai un projet folk rock qui s’appelle Atrium, et un projet métal/partycore Hipskör. Ian (à la basse) est le seul du groupe qui n’a pas d’autre projet en parallèle. C’est un peu le leader de l’ombre de Clavicule, la tête pensante. Il pense à plein de choses extra musicales qui en sont là aujourd’hui grâce à sa mentalité, sa volonté, sa personnalité. C’est un fonceur ! C’est grâce à lui qu’on a pu rapidement faire des concerts.

Vous êtes carrément bien entouré niveau pro ! Encore et toujours Arrache-toi un œil pour la pochette, mais surtout niveau label de diff avec Le Cèpe Records / À Tant Rêver Du Roi aussi.. Vous avez développé un réseau de malade ! Comparé au premier EP (2019) autoproduit, c’est un virage à 360 ?

On est plus entouré mais on finance toujours nos albums. Les labels sont plus sur la diff, on a des tourneurs, c’est la suite logique à cela. Ça nous permet de se concentrer uniquement sur la musique. Et on a eu le luxe de choisir des personnes qu’on aimait vraiment bien, de confiance. Des gens de l’ombre à qui on doit énormément.

Clavicule – Today – sur l’album Garage is Dead – 2020

D’ailleurs niveau message aussi, on passe de la mort ( garage is dead) à la joie (full of joy). C’est quoi le pitch de cet album ?

Garage is Dead est plutôt rempli de chansons très premier degré avec des paroles relativement gaies. Alors que Full of Joy parle quasiment que de choses négatives ! Cela part vraiment d’un côté un peu sarcastique, cynique. L’album est un peu déprimant, on a pris le contrepied. Comme garage is dead, c’était du 100% garage assumé. Full of Joy c’est un album lié aux états d’âme de gens de notre génération, sans être fermé aux autres.

Et niveau musical, on est plus sur du punk (I will let you know) / Do it fait penser à une intro de The Hives…

On l’a travaillé sans trop conscientiser, un peu comme le premier. On avait envie de nouveauté sur les compos, c’était vraiment en fonction du mood du moment. Les albums de Clavicule sont significatifs d’une période (le 1er étant sorti au Covid).

Clavicule – Painkillers – sur l’album Full of Joy – 2023

Un peu comme les clips au final, ils ont tous une esthétique très différente. Le dernier clip Do it en stop motion, c’est quoi l’histoire ?

Oui, c’est aussi selon le mood et l’envie. On se fait plaisir. L’histoire de Do it c’est vraiment lié aux freins qu’on peut se mettre, aux choses qu’on ose pas faire. C’est un encouragement à l’action. Chacun fait aussi son interprétation librement. Mais on ressent dans le clip que les 4 situations partent d’une trame de mal-être, quelque chose de délétère. Et malgré toute la volonté, cela peut être dur d’en sortir. C’est aussi le concept de l’album au final : on parle de dépression, de guerre, de mal-être générationnel, de désespoir amoureux…

J’ai une frustration quand même, j’aurai bien aimé vous voir sur la programmation du Pointu Festival cette année !! Y’a des dates dans le sud à venir ?

On en parlait justement, on a failli y aller en festivaliers (Alexi l’a fait en 2018). Mais on aurait carrément aimé y jouer ! On a une date à Valence (le 14 au Mistral Palace) et une à Gap (au Bar au Gorille) pour l’instant… On a de belles choses à annoncer dans peu de temps !

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Ecrit par :

Roxane Puthontheredlight / J’aime chiner les pépites dans les 1ères parties et les petits festivals underground. Toujours au taquet sur le dancefloor, on me trouve la plupart du temps devant la scène.
Chroniqueuse de charme pour les Sunday Morning et les lives reports.

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