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Interview: All we need is Yudimah

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Temps de lecture : 3 min

On l’avait déjà remarqué au « Festival je reste à la Maison » (dans un article que l’on peut retrouver ici), c’était notre Must See dès qu’on sortait du confinement! On vous avait dit qu’il avait un talent fou, que sa voix était dingue, son flow impressionnant et sa musique groovy nous avait mis le feu à la maison avec son titre Run It.

Yudimah a sorti son 1er album ce vendredi 1er octobre, sur l’excellent label Banzaï Lab. Il nous parle de ses projets, sa position dans le paysage hip-hop actuel et ses influences. Et on a pris une claque de maturité et de sincérité!

Bordelais autodidacte, pas mal de cordes à son arc, son talent s’exprime autant dans ses arrangements que dans sa manière de capter l’énergie positive du monde dans ses textes. Yudimah est définitivement tout ce dont nous avons besoin: de la bonne humeur, de l’empowerment!! Bref un hip-hop très éloigné du bling-bling imposé par les ricains.

Tu peux te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?

Artiste hip-hop qui fait du rap soulful, RnB-isé, auteur compositeur et interprète.

Quelles sont tes influences ? et pour cet album All I Need en particulier ?

Définitivement le hip-hop soulful imprégné de samples. À part un morceau (The One), tout est composé. Il y a un travail, de recherches sonores inspirées du RnB des années 90, surtout au niveau instrumental. Ma direction artistique était de mixer le Old School avec une vibe New School, de l’ancien et du nouveau. Il y a pas mal de trap, mais aussi du piano et de la basse. Et en même temps, que tout cela se rejoigne dans des textes positifs, que cela soit énergisant.

Tu as fait cet album entièrement en solo. Tu es beatmaker, compositeur, chanteur et ingé son… t’as appris sur le tas ! Pourquoi cette démarche 100% solo ?

C’est un peu malgré moi au départ. J’ai tenté de m’associer avec d’autres artistes mais pour l’instant je n’ai pas pu trouver chaussure à mon pied ! J’ai une direction qui est bien définie. Je n’ai pas envie d’être frustré ni de frustrer des éventuels collaborateurs. J’avais cette idée d’album depuis quelques années, je tenais vraiment à ce que cette vision se réalise.

Yudimah – Today

On peut dire que tu es un artiste hyper productif, 4 Ep en 2 ans, le Lp Energy aussi, là le premier album ! Tu avais des sons et textes en réserve ou ça te vient naturellement/intuitivement ?

All I Need c’est un travail d’un ou deux ans. La moitié de l’album sont des morceaux de 2019 et l’autre moitié de 2020. Donc ça peut paraitre bizarre mais cet album est déjà vieux pour moi ! Je me concentre déjà sur la suite.

Ton album s’appelle donc All I Need, et de quoi a besoin Yudimah pour être comblé ?

Des choses simples. D’avoir l’opportunité de faire ce que j’aime. De vivre avec un minimum de confort, comme bien manger. Passer des bons moments c’est important aussi mais surtout de la bonne manière. Quand on parle de hip-hop on a en tête ce paysage, ces effets de mode et je ne m’y retrouve pas. Je n’ai pas envie de juger, mais il y a une phrase que j’essaie d’appliquer : la meilleure critique c’est l’action. Il y a des choses dans la culture hip-hop auxquelles je n’adhère pas. J’essaie de faire du hip-hop positif, qui n’en fasse pas des tonnes.

Artistiquement parlant, mes perspectives ont changé, rapport à ma façon d’écrire et mon désir artistique. Ces enregistrements vont rester, je vais les interpréter sur scène plusieurs fois pour défendre mon projet. Mais qu’est-ce que j’ai envie de défendre ?  Si demain ma dernière heure sonne, qu’est-ce que je veux qu’on retienne de Yudimah ? Quel type d’énergie ? J’essaie juste d’utiliser la musique et les mots à bon escient et aller de l’avant. J’estime avoir conscientisé cette démarche aujourd’hui.

Yudimah – Wolf Appetite

Sur ton précédent LP Energy en 2021, tu chantes en français, pourquoi ce revirement sur l’anglais uniquement ?

En fait j’ai écrit Energy en 2017. Je l’ai retravaillé, re-uploadé et ai ajouté quelques morceaux. Je n’ai pas chanté en français depuis un moment maintenant. J’avais envie de faire une réédition de ce projet. Dans ma discographie, il représente une énergie complètement différente de celle d’aujourd’hui mais toute aussi intéressante pour moi. Je continue ma route avec des titres en anglais.  

Tu as fait partie de la Pépinière du Krakatoa (SMAC de Bordeaux), et tu as aussi un side project instrumental nommé Mataï, avec un album sorti en mai Free spirit (qui nous fait penser à Madlib et son album Shades of blue), Tu peux en parler ?

C’est un peu mon caprice artistique ce projet-là, je l’ai auto-produit. C’était surtout un challenge technique et artistique. L’inspiration me vient beaucoup par le challenge, des choses que je n’ai jamais faites avant. C’est un side project qui n’a rien à voir avec Yudimah d’où l’autre nom. Quand j’ai envie de partir en vrille, je peux le faire sur Mataï sans que cela s’éloigne trop de l’objectif du projet Yudimah.

Yudimah – The One

Tu as déjà fait la 1ère partie des cultissimes The Pharcyde, il y a une date avec Mos Def bientôt aussi ! Avec qui tu aimerais partager ta scène / ou un feat ?

Tidus ! C’est un artiste afro américain qui compose une musique très spirituelle. Sa musique a vraiment une énergie spéciale que je n’ai pas retrouvé ailleurs. Sa démarche me touche beaucoup.

Tu vas te produire en solo avec dj ou avec une orchestration ?

Pour l’instant en solo mais j’attends le bon moment pour faire plus. Et il y a une réalité économique derrière tout cela aussi. Je n’en suis pas encore au stade de pouvoir le faire mais j’y pense.

Des dates de tournée à rappeler ?

En première partie de Mos Def aka Yasiin Bey le 27 octobre au Rocher de Palmer (à coté de Bordeaux) et 15 octobre au Pourquoi Pas ? à Bordeaux.

Ta playlist du moment

Vous pouvez écouter son nouvel album All I Need sur youtube ou spotify, mais encore mieux , pour l’acheter c’est par en version numérique !

Ecrit par :

Roxane Puthontheredlight / J’aime chiner les pépites dans les 1ères parties et les petits festivals underground. Toujours au taquet sur le dancefloor, on me trouve la plupart du temps devant la scène.
Chroniqueuse de charme pour les Sunday Morning et les lives reports.

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