Chester Remington, du rock bien vivant !

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Temps de lecture : 3 min

Almost dead c’est le titre du premier album de Chester Remington sorti en mars dernier sur Howlin’ Banana Records et A Tant Rêver du Roi. Deux labels qui nous fournissent inlassablement en découvertes.

Almost dead

Paradoxe par rapport au titre : on a affaire à du rock bien vivant, énergique, très varié. Et on en a eu la preuve en live au Club de Paloma (le 22 mai 2024 à Nîmes), où Chester Remington partageait l’affiche avec Frankie & The Witch Fingers.

Sur scène 5 musiciens : Odilon Horman (guitare/chant), Renaud Drapier (chœurs et claviers), Paul Villars (guitare), Julien Brochard (batterie) et Thomas Gossein (basse).
Le groupe a emporté le public en deux deux avec son mélange de garage, de grunge, de pop, de surf, de psyché …. oui oui tout ça et plus encore ! Réjouissant, dansant, jubilatoire !

A l’issue du concert on a eu la chance d’échanger avec Odilon, très sympa et accessible. Après cette démonstration collective, surprise ! Il nous explique que Chester Remington est un projet solo à la base, un peu comme un alter ego qui lui permet de s’exprimer totalement librement, de tout contrôler. A l’origine Odilon est batteur, il a officié dans plusieurs groupes issus de la scène de Reims. Puis il s’est lancé seul il y a quelques années, dans la composition, l’écriture et même l’enregistrement, jouant de tous les instruments. En parallèle, il s’est entouré de 4 compères rémois pour donner vie à ses morceaux sur scène. D’où la cohérence évidente en live, on est bien face à un vrai groupe soudé, complice. Rien que la qualité des harmonies vocales en atteste.

Surfin bird ?

En 2022, était sorti un EP déjà remarqué, intitulé Doldrums, ce qui signifie marasme. Si on y ajoute le titre de l’album Almost dead, on sent qu’Odilon a besoin d’exprimer ses angoisses à travers la musique. Ce qui n’empêche pas un résultat musical souvent joyeux, énergique comme un exutoire.

Dans le titre Beach de cet EP qui finit en tempête de guitares, on trouvait déjà les influences psyché, surf avec des onomatopées aviaires. D’ailleurs la mouette avec son cirée jaune qui orne la pochette est peut-être un descendant du Surfin’ bird des Trashmen, repris par les Cramps. Ces sonorités (qu’on adore) sont encore présentes dans l’album notamment sur le titre Life is Weird. Au cas où, petit rappel :

Le plus frappant, c’est à la fois la multitude d’influences maîtrisées et la qualité des compos. Ce qui en fait un album vers lequel on a envie de revenir. On entend clairement des sons grunge (Liar), psyché (Fire in higher ground), des guitares à la Pixies sur Love qui ouvre le bal. En parlant guitares, on peut ajouter l’excellent et lourd Chemicals, sommet de noirceur. De même que les bien nommés Call 911 et Almost dead en point final. Mais on sent aussi l’amour d’Odilon pour la pop bien faite, avec les Beatles comme mètre étalon (comme sur la ballade Black Hole Fireworks).

La preuve en musique :

Cet album et la prestation live se caractérisent par une alternance de styles, souvent au sein d’un même morceau. Un petit côté schizophrénique avec ces différentes voix qui se répondent. On a l’impression que plusieurs personnages cohabitent dans le cerveau de Chester Remington. C’est plutôt ludique au final. Conséquence, même si les thèmes et les ambiances peuvent être sombres, on prend beaucoup de plaisir à l’écoute.

Exemple avec le clip du titre le plus joyeux et dansant réalisé avec Thomas Schmahl:

Tout au long de cet album, Chester Remington nous fait part de ses questions existentielles et ses moments de déprime qui font écho aux nôtres. Mais il nous fournit en même temps une bonne dose d’antidote. Alors pour ça on lui dit merci !

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Photo de couverture : Agnès Lortho