Black Sea Dahu – Kendra Morris & The Winston Brothers, ça joue à domicile

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Temps de lecture : 3 min

On le sentait bien ce week-end au Club de Paloma à Nîmes. Faut dire que cette salle de concert, c’est un peu notre deuxième maison au Sac à Son. Petite jauge, un son toujours nickel et souvent des concerts à 6€ ! Et pas n’importe quels concerts ! Là on vous les avait annoncés, on les attendait.
Vendredi 31 mars : Black Sea Dahu + Augusta et Samedi 1er avril : Kendra Morris & The Winston Brothers. Du folk et du groove, un week-end éclectique, tout ce qu’on aime.

Vendredi 31 mars : Black Sea Dahu + Augusta

La soirée a bien commencé avec la chanteuse Augusta et son folk classique, guitare voix. Belles chansons, belle voix, belle présence. Pour rentrer dans son univers, et découvrir par la même occasion les Raws sessions, cette video :

Le concert s’est poursuivi avec les très attendus Suisses de Black Sea Dahu. A double titre ! D’abord car on les adore, Aina vous les avait présentés dans son article intitulé Folk orchestral et aussi car c’est un report d’une date annulée à l’automne dernier.

Un set généreux, de plus d’une heure et demie pour un groupe qui l’est aussi. On le sent par leurs mots pour Augusta qui a ouvert la soirée et par leur communication avec le public, simple, naturelle, avec beaucoup d’humour. Ils font l’effort de parler en Français, pas évident pour ces suisses allemands de Zurich. La chanteuse Janine nous éclaire sur quelques textes de ses chansons. Sa sœur Vera nous présente leur merch original 100% fait maison. Le guitariste nous explique leur choix de la plateforme payante Fanklub, une mise en relation entre un artiste et ses fans. Objectif : réduire leur présence sur les réseaux sociaux et pouvoir communiquer directement.

D’emblée, le groupe avait installé une ambiance chaleureuse. La complicité entre les musiciens est évidente. La magnifique voix grave de Janine impressionne tout au long du set.
Black Sea Dahu alterne envolées orchestrales aux arrangements soignés (guitares, basse, claviers, harmonium, batterie, percus, une flûte à un moment) et folk intimiste et touchant. Jusqu’au final acoustique lumineux, tous les 5 resserrés autour d’un seul micro. Magique !

Voici une belle session live pour vous donner une idée :

Samedi 1er avril : Kendra Morris & The Winston Brothers

On vous a souvent parlé de la scène soul funk de Hambourg. Récemment avec les Angels of Libra. Eh bien, The Winston Brothers est un autre groupe de cette scène. On y retrouve Sebastian Nagel, ancien guitariste des Mighty Mocambos et Lucas Kochbeck batteur de Bacao Rhythm & Steel Band. Le bassiste est apparemment mon sosie avec une moustache, vu que tout le monde me l’a dit toute la soirée mais aucun lien de parenté.

Leur premier album Drift sorti l’an dernier sur le label Colemine (Durand Jones, Monophonics …. que du lourd) est un condensé de groove, et pas seulement vintage. Les breakbeats appuyés sont très marqués hip hop. Les sonorités mêlent guitare psyché, claviers jazz funk, grosses lignes de basse. Certains titres lorgnent vers l’afrobeat. Bref un vrai Boiling Pot, un des titres de ce disque qu’on vous conseille vivement :

Retour au Live de samedi : on retrouve tous ces ingrédients sur la scène d’un club encore bien rempli pour une première partie de 45 minutes de groove instrumental bien envoyé.

Mais les Winston Brothers étaient aussi là comme backing band de leur camarade de label, la chanteuse de Soul basée à New York Kendra Morris qui était la tête d’affiche de cette soirée.

Comme la veille, on est en présence d’une grande voix ! Puissante, capable de monter haut dans les aigus. Autres similitudes : l’étendue du registre, soul, funk, deux ballades guitare voix. Et aussi une communication facile avec le public. Une volonté de faire passer ses textes, partager ses émotions. Une grande artiste, pleine de fantaisie, et de style : chevelure blonde, grandes lunettes, tatouages, tenue rose et escarpins dorés. Elle était un peu sortie de nos radars depuis son album Banshee (2013) et son hit Concrete Waves. Alors sa prestation, bien épaulée par les Winston Brothers donne envie d’une séance de rattrapage pour découvrir son dernier LP Nine lives sorti l’an dernier. Voici le clip de Nine lives justement :

Cerise sur le gâteau lors de ce concert, 2 covers de pépites soul : I’m a good woman de Barbara Lynn (1967). La version de Kendra est plus proche de celle de Cold Blood (1969). Et ensuite en rappel : I’ll never grow old des Charmels et son gimmick d’orgue samplé par les Wu-Tang sur CREAM. On a senti les fans de hip hop et de soul frissonner de plaisir.

On vous a maintes fois prévenus et on va continuer ! Les concerts au Club de Paloma à Nîmes au prix d’une pinte peuvent vous réserver de très belles surprises. On a passé un pur week-end sacasonnesque : du folk, du groove, de l’émotion, du bon son ! On a hâte de recommencer et de vous y retrouver.

Photo de couverture : Agnès Lortho